Bulletin 010 – mai 2022

Lutte contre le « pillage » ou contre la « détection-passion » ?…

Michel : contrôle des déblais d’un chantier…

Un véhicule garé au bord d’un chemin en pleine campagne et dans les labours, une personne qui déambule avec un détecteur…
Un endroit situé non loin d’une zone sensible à proximité d’une zone Archéologique « classée »…
Un membre du groupe Histoire qui constate les faits et qui appelle le président de la SAP afin qu’il intervienne au nom de la
sauvegarde du « petit patrimoine » local !
Et notre président qui arrive sur les lieux « dare-dare » et va à la rencontre du prospecteur afin de connaître ses motivations et lui rappeler cordialement les termes de la loi qui « oblige à déclarer
en mairie » les découvertes fortuites pouvant intéresser l’archéologie… et surtout, posséder, à minima, une autorisation du propriétaire des lieux !
Surprise ! Car notre « président » se trouve face au propriétaire des lieux qui, lui-même, excédé de surprendre des prospecteurs déambulant dans son champ sans autorisations, a tout simplement
décidé de s’équiper et prospecter méthodiquement son terrain en espérant par la même occasion retrouver sa montre perdue lors des précédents labours !
Une longue conversation, des liens amicaux qui se tissent et « promesse faite » de prévenir la SAP si, outre les fers à bœufs, les vieux boulons ou dents de herses, contribuant à la « dépollution » de son terrain, notre homme viendrait à trouver fortuitement un quelconque artefact !

Étude des sarcophages antiques des Hauts-Tolosans…

Dans sa remarquable synthèse en cours de rédaction et dont il nous a gracieusement transmis un aperçu : « Nouvelles considérations archéologiques & toponymiques sur les origines de Merville », l’auteur, notre
ami et collègue, Lionel Ferrato-Abadia met en évidence les incohérences des listes de découvertes archéologiques publiées par de nombreux auteurs ayant travaillé sur Merville ! Et pour cause, les descriptions sont sommaires, les objets disparus, les lieux approximatifs etc… etc…
Si l’on s’intéresse par exemple aux sarcophages, on s’aperçoit qu’ils ne sont pas rares mais aucun travail sérieux de datation, aucune mesure de conservation, des matériaux disparates et surtout, absence de descriptions
contextuelles archéologiques publiées…
C’est dans ce contexte que nous nous sommes rendus à Merville chez la famille qui détient toujours celui découvert à Mayras. Un accueil très courtois, et, après avoir soulevé quelques vieilles tôles zinguées sensées
le protéger des grosses intempéries, nous avons enfin pu l’examiner sommairement (le couvercle étant « enseveli » il nous faudra revenir pour l’étudier !) Il s’agit à l’évidence de celui en « Marbre Noir » des Pyrénées… originaire selon un auteur d’une carrière située à Izeste dans les Pyrénées Atlantiques.
« ll y a peu, il servait encore de bassin pour nettoyer les asperges » nous confie le propriétaire des lieux !
« Regardez, c’est à trente mètres d’ici qu’il a été sorti de terre » ! Un endroit possible… mais qui ne correspond pas aux affirmations des historiens ! Décidément, il est urgent d’effectuer des recherches plus précises !

Une vue « artistique » du sarcophage de Mayras tel qu’il devait être à l’origine et qui interroge sur le défunt pour lequel il était destiné !
Nous avions certainement affaire à un personnage de « haut rang » ou très « puissant » pour bénéficier d’un tel « écrin » pour l’éternité !
Et ce, quelle que soit l’époque : (Gallo-romain, Wisigoth, Mérovingien, Haut moyen-âge ?). Le marbre noir coquiller est apparemment issu d’Izeste dans les Pyrénées Atlantiques… Ce qui entraînerait des frais de transport coûteux !
De même que le coût du transport d’un marbre semblable en provenance d’Italie… qui, notons-le en passant, transiterait par « Arles » centre commercial de sarcophages bien connu durant l’antiquité !
Arles ? Si cette deuxième hypothèse se confirmait, nous serions particulièrement « troublés » car nous avions déjà établi des liens certains entre Merville et Arles durant la période antique !
Souvenez-vous de notre « boursée » perdue par un légionnaire sur place ! (Voir précédents bulletins) …Une boursée de « Constantins » frappés en majorité dans l’atelier monétaire d’Arles !!!
Une chose est certaine : beaucoup de travail de recherches à venir pour notre équipe de la SAP qui compte bien étudier au plus tôt ce sarcophage passionnant de manière scientifique !
LionelFlorentMichel

Robert ROUAIX : passion Photo et « Clochers de France »

Dans la vie, chacun se découvre un jour une passion… Celle de Robert était la photographie ! Il y consacra l’essentiel de son existence en devenant photographe professionnel. Sa boutique était située au Vernet charmant
village près de Muret.
Chez « Roro photos » on pouvait faire développer ses photos argentiques et on trouvait tout le nécessaire pour s’adonner à cette passion.
Il possédait son propre laboratoire et une parfaite connaissance des techniques de son époque qui précédait l’actuelle technologie numérique.
Outre ses compétences, Robert était un homme très actif possédant même la fibre artistique ! Tout d’abord, une passion pour les déplacements en camping-car et il devint même organisateur de grands rassemblements !
Des voyages, des découvertes et une nouvelle passion pour notre patrimoine ecclésiastique : les chapelles et les églises !


Ainsi, Roro allait se consacrer à photographier toutes les églises et chapelles qu’il allait croiser sur sa route et il fondera une structure «Clochers de France» avec un rêve : établir une base de photos concernant tous les clochers de la France ! Des recherches, des photos qui s’amoncellent au fil des ans : 10, 100, 1000, 10000, 20000… Des photos réalisées comme des œuvres d’Art !
Il faut faire de tirages, les nommer… les stocker… une montagne de boites classées par départements…
Ouf !.. arrivera l’ère de l’informatique et sur ses derniers jours, il s’initiera au scanner et disques durs pour essayer tant bien que mal de pérenniser sa base de données ! Un trésor de photos des années 1970 à 2000…
Au revoir Roro ! Repose en paix ! Une maison qui se vend… «le boncoin»… et Michel qui recherchant un magnéto à K7, croise la nièce de notre Roro qui vit à Lévignac. Discutions au sujet de vieux livres et il est question d’une « énorme et encombrante » collection de photos ! Qu’en faire interroge la nièce ?
Michel propose aussitôt les services de la SAP et son futur musée où la collection de Roro pourrait être sauvegardée et même faire l’objet d’expositions futures en sa mémoire !
La famille accepte la proposition et Michel emporte une pleine voiture de cartons… D’abord les départements voisins… Une promesse : restituer le tout à la famille en cas de fermeture du musée ! Et surtout tenter de déposer ce trésor aux archives départementales ! Michel se voit confier une copie du disque dur inachevé de Roro : 17000 clichés en Noir et blanc !

A suivre…