Bulletin 013 – premier semestre 2023

Sortie de la SAP au Château de Fleyres – Commune de Bretx

Le corps principal de 1740 et l’ancienne chapelle…

Une sortie initiée par notre ami Marcel SULTANA qui avait sollicité la propriétaire du domaine et obtenu son accord.
Reçus dans le parc sous l’ombrage d’un immense pin parasol, vestige majestueux d’un ancien parc qui a malheureusement souffert « des hommes » et des « tempêtes » nous conte Mme Sylvie Delprat (propriétaire) avec émotion tout en nous servant des boissons rafraîchissantes.
Elle nous autorisera à déambuler librement tout autour des bâtiments et du domaine car elle aimerait en apprendre plus sur les origines de ce lieu à travers les âges.
Elle nous communique un petit opuscule rédigé par son père qui voulait répondre aux questions des nombreux visiteurs du domaine.
L’objectif de notre délégation était de visualiser la situation géographique du domaine qui est situé sur un promontoire oblong qui part des rives de la vallée de la Save en s’élevant d’une quarantaine de mètres et se prolonge vers Bretx, bordé de part et d’autre par un profond fossé d’une part et le ruisseau de l’Arsène d’autre part. Un site défensif qui permet de soupçonner une occupation fort ancienne.
La propriétaire nous avoue qu’elle n’a jamais recueilli de vestiges anciens nous expliquant qu’il n’y avait pas eu de travaux importants de terrassement sur le site car les bâtisses sont en excellent état de construction et d’entretien. Néanmoins elle se souvient du séjour d’un groupe d’archéologues qui au cours de leurs promenades avaient recueilli quelques « bifaces » de belle facture qu’elle s’était empressée de remettre à la mairie de Bretx

Lionel, Florent, Marcel, Michel F. et Michel H.

Le domaine de Fleyres :
Le domaine de quatre vingt hectares appartint à la famille de Fleyres depuis le début du dix-huitième siècle (vers 1720-1730) jusqu’en 1873.
Il passa ensuite par les mains plus ou moins heureuses de cinq propriétaires successifs jusqu’à l’achat, en très mauvais état, par notre famille en 1937.
Nous n’avons pas cessé de le restaurer depuis et en particulier en redonnant à sa façade qui avait été crépie en 1900, son aspect d’origine.
La maison :
Elle fut construite vers 1740 par la famille de Fleyres dans le style de l’époque, propre à la région Toulousaine et Lauraguaise.
Comme en témoignent les soubassements des pigeonniers, elle succédait à une bâtisse plus ancienne appartenant avec le domaine, appelé alors Labouran, à Monsieur de Bon, écuyer du Roy.
A l’origine, elle comprenait seulement le corps principal, flanqué à droite par une chapelle. Les extensions des deux ailes ainsi qu’une orangerie furent ajoutées au dix-neuvième siècle.
Le parc :
Il fut dessiné et planté dans les années qui suivirent la construction de la maison et jusqu’à la révolution. Il a subi depuis, les outrages de la nature(tempêtes, gel, sécheresse) et des hommes (massacre des grands pins parasols de l’entrée en 1929).
Heureusement il lui reste encore ses grands pins d’Alep, ses cèdres du Liban et ses Librocérus largement bicentenaires.
Le grand Pin parasol devant la maison ainsi que les pins Laricio, les cyprès et les genévriers de Virginie ont été plantés sous le premier empire.
Depuis, les espèces autochtones ont vaillamment entrepris la relève !

La visite du site :
Hormis la situation remarquable des bâtiments construits sur une hauteur rendant l’accès difficile faisant penser à l’emplacement idéal d’un « oppidum« , le couvert végétal ne permet de tirer aucune conclusion. Le domaine dans sa totalité abrite après une exploitation de Kiwis abandonnée faute de rentabilité, un haras et une école d’équitation. L’absence d’exploitation agricole et de labours entraînent désormais l’impossibilité d’examiner le sol et la découverte éventuelle
de traces d’occupation ancienne.
La propriétaire nous autorise cependant (avec plaisir…précise-t-elle !) à revenir à l’automne pour bénéficier d’une période plus favorable pour examiner le sol du domaine.

THIL : L’ ESPACE MICHEL COMBY inauguré

Céline Frayard – Maire de Thil

Samedi 15 avril, après le concert de musique classique dans l ‘église avec la violoncelliste Bertille Arrué, l’inauguration de l’espace Michel Comby et de l’aménagement de la Halle s’est déroulé en présence de nombreuses personnes.
Dans son éloge, Céline Frayard maire du village a rappelé l’engagement de Michel Comby, son intérêt et dévouement pour la commune, « Thilois d’origine et de cœur resté fidèle à notre commune… Le 15 avril 2019 la cathédrale Notre Dame brûlait… « un jour symbolique…petit clin d’œil à notre « historien » du village qui m’a sollicité les premières fois pour l’église et plus précisément la Chaire et le Rétable… ». Au début de ses mandats municipaux, Michel Comby a crée le logo de la commune afin qu’il soit utilisé aussi pour le magazine « Informathil » . Michel Comby serait très content de voir cet espace de repos et lecture installé sous la halle. « Il nous reste juste maintenant à faire vivre ces lieux en sa mémoire en s’installant sur le banc autour du puits ou sur le banc et les chaises sous la halle pour lire, discuter, ou simplement passer le temps. »
Un vin d’honneur a été ensuite offert à toutes les personnes présentes dans la salle de la mairie dans une ambiance culturelle et conviviale.

Merville : Restauration de la stèle de la crue de 1875

La stèle après restauration…

Après une première intervention des membres de l’association « Un siècle de vie« , accompagnés par leur président André Simon, à l’automne 2022 au Ramier de Bigorre, pour un nettoyage de l’environnement proche du site à restaurer, les travaux de réhabilitation de la stèle concernant la crue du 23 et 24 juin 1875 sont désormais achevés. L’entreprise « Da Silva » à qui les travaux ont été confiés a réalisé un superbe travail, conforme à l’original. En effet, après le nettoyage réalisé en octobre, les membres ont pu retrouver non sans difficulté, la totalité des inscriptions gravées sur la pierre comme le montre sur la photo. L’entreprise a effectué par la suite une belle restauration de l’édifice en se rapprochant au plus près de la réalité notamment en récupérant des éléments enfouis dans les éboulis ainsi que l’apport de briques anciennes.
Le résultat n’en est que remarquable. C’est une nouvelle étape franchie par l’association Une Siècle de Vie à Merville et ce n’est qu’une suite sur les différentes interventions. La volonté des membres est de montrer aux Mervilloises et Mervillois (anciens et nouveaux habitants), l’histoire de la commune à travers les décennies, notamment la fin du 19ème à nos jours. Par ses actions , aussi petites soient-elles, l’association veut faire découvrir le riche patrimoine de Merville. Depuis presque 10 ans, l’équipe pilotée par «l’encyclopédie» de Merville , le président André Simon , fait découvrir voire redécouvrir des endroits méconnus à travers des balades . Cette stèle en est une preuve et elle est le symbole d’une crue historique de Juin 1875 notamment rive gauche de la Garonne où le quartier de Saint-Cyprien à Toulouse fut entièrement inondé. Ce qui fit dire au président de l’époque, Mac Mahon : «Que d’eau, Que d’eau !»
Aussi bizarre et exceptionnel que cela puisse paraître, Gagnac et Fenouillet en amont rive droite de la stèle de Bigorre, étaient sous les eaux car la Garonne s’étalait jusqu’au canal des deux mers. Il faut dénombrer aussi 3 décès sur Merville le 24 juin 1875.
Sur la stèle nous pouvons y lire : Grande Inondation des 24 et 25 juin 1875. C’est un élément important de notre patrimoine, que ce soit au niveau communal, départemental, régional voir national car cette crue de Garonne fut exceptionnelle et pouvait être considérée comme « crue du siècle... »

Le bois de Bayler : site de l’ancien village « fortifié » de Merville

La commission de nos historiens des Hauts Tolosans sur le terrain… Laurent Toffanello, André Simon, Florent Estivals, Michel Hastenteufel, André Rocacher, Lionel Ferrato-Abadia, Marcel Sultana et Jean-François Larroux.

Le 8 mai 2023, à l’initiative de Laurent Toffanello, notre historien mervillois, une délégation de l’équipe de la SAP des Hauts Tolosans et de l’association « Un siècle de vie » représentée par Mr. André Simon, était invitée sur le terrain, au bois communal de Bayler, c’est à dire le site de l’ancien village fortifié primitif brûlé par les Anglais en 1349. Nous avons été accueillis sur place par un représentant du Conseil Municipal Mr. Jean-François Larroux, qui est chargé de mettre en place une plaque commémorative destinée à perpétrer le souvenir de cette page de l’Histoire de Merville.
Une plaque qui devrait comporter une esquisse censée donner une image supposée mais crédible qui serait soumise au peintre Mervillois Louis Bidault chargé de la réalisation finale.

Il s’agissait de faire le tour complet du site afin de se rendre compte de sa situation géographique et notamment au sujet des courbes de niveau qui allaient permettre de conforter le nombre de « foyers » du Merville de l’époque qui est estimée à 250 familles. Notre expert en « Castrums », Marcel Sultana ayant préalablement étudié les cartes existantes nous fit part de ses hypothèses et surtout de la présence probable d’une sorte de tour de guet ou de surveillance. Le site de forme triangulaire est lui-même naturellement défensif suite à la présence sur deux côtés de deux ruisseaux importants ayant creusé chacun un lit profond de plusieurs mètres ! Le troisième côté ayant certainement bénéficié d’un fossé artificiel et d’une palissade défensive en bois.
Une après midi ensoleillée passée sur le terrain où chacun exprimera ses avis et déjà l’esquisse demandée se définit doucement !
Il n’existe aucune description ou dessin de l’époque permettant de sortir du cadre des hypothèses mais nos fins limiers possèdent des atouts notamment les chartes de coutumes inspirées de celle d’origine qui précise quelques éléments de ce village disparu ! On peut citer la maison seigneuriale, la maison de justice, la place du marché, le four à pain, le puits, l’église et son cimetière, une porte d’entrée fortifiée, etc…
Certes, il n’est pas question de faire des « fouilles archéologiques » sur le site qui révéleraient à coup sûr le plan des constructions et des rues car l’endroit est désormais un parc d’agrément, de jeux pour enfants et de repos pour les habitants de Merville.
Quelques construction riveraines ont toutefois permis de situer l’ancien cimetière et l’endroit approximatif où s’élevait l’église !

Notre spécialiste Marcel Sultana effectua des recherches poussées qui lui permettent de reconnaître sur le site tous les éléments qui permettent l’installation d’un village dit « fortifié » où devait culminer au moins une tour castrale parfois élaborées en bois ou maçonnées. Les côtes des courbes de niveau sont très parlantes sur le site et définissent très bien le contour général. L’entrée principale devait certainement se trouver vers l’est et l’ensemble devait être entouré d’une palissade plutôt en bois qu’en paillebard… Marcel réalisera une esquisse destinée à étayer ses conclusions et même une maquette en argile.
Florent et Lionel feront part de résultat de leurs connaissances au niveau des écrits et archives à propos du passé de Merville. Ils nous rappelleront les découvertes archéologiques suite à la construction d’une habitation proche (ancien cimetière) et les récents travaux de l’INRAP lors de la construction du collège proche du site (Silos du moyen-âge). Ils estiment néanmoins qu’il est à leur sens dommage d’établir une esquisse du site en dehors de tout contexte archéologique. L’image retenue ne peut être qu’une « vue d’artiste » et qu’il faudra bien le préciser pour la postérité !
De quel type était par exemple le clocher de l’église disparue ? (Clocher « mur » ou autre ?)…
Bref, hormis les éléments constitutifs précités déduits de la charte de coutumes, l’étude des constructions d’habitations de l’an mil dans nos contrées, les modes de vie et de cultures de l’époque, la tâche demandée à nos spécialistes est difficile sinon presque « impossible » ! Néanmoins, c’est Michel Hastenteufel qui, passionné d’informatique et d’Intelligence Artificielle qui fera générer à son ordinateur une vingtaine de vues possibles lesquelles ont été soumises à Louis Bidault pour affiner le projet définitif !

Vue côté « est » proposée par Louis Bidault…

A propos du texte devant expliquer le croquis :

Texte « long » proposé par la SAP :
« Au début de la guerre de 100 ans, vers Noël 1349, une troupe d’Anglais détruit Omerville, les habitants fuient. Le Castrum, communauté de défense autour de la motte castrale régie par une charte de coutume, est abandonné, seuls restent l’église pour une vingtaine d’années, et le cimetière jusqu’en 1720. En 1363 est signé la charte de construction d’un Fort avec ses remparts (sur l’emplacement du château actuel) ».
Texte « court » proposé par la SAP :
« Au début de la guerre de 100 ans, vers Noël 1349, une troupe d’Anglais détruit Omerville, les habitants fuient. Le Castrum est abandonné, seuls restent l’église pour une vingtaine d’années, et le cimetière jusqu’en 1720. »